Quand l’autre fait vaciller la confiance en soi : reconnaître les comportements toxiques dans le couple (ou toute autre relation)
- Laure COTILLON
- 25 avr.
- 2 min de lecture
Les tensions sont inévitables dans toute relation, surtout au sein du couple. La routine, les défis du quotidien ou les blessures personnelles peuvent parfois fragiliser le lien. Mais dans une relation saine, même les tempêtes peuvent être traversées ensemble, avec respect, écoute, et une volonté commune de se comprendre et de grandir.
Parfois, pourtant, un déséquilibre s’installe. L’un prend peu à peu le pouvoir, consciemment ou non. Lorsque les paroles blessantes deviennent une habitude, lorsque les gestes ou les silences fragilisent la confiance en soi de l’autre, on entre dans la sphère des comportements toxiques.
Quels sont ces comportements toxiques qui sapent peu à peu la confiance ?
1. Ne jamais s’excuser
Refuser de reconnaître ses torts ou de demander pardon traduit souvent une posture de supériorité : « C’est toi qui exagères », « Tu interprètes mal », « Tu es trop sensible ». Ce comportement nie la souffrance de l’autre et inverse les rôles, faisant peser sur lui/elle la culpabilité du conflit.
2. Fuir la responsabilité de ses actes
Minimiser ses erreurs, se justifier sans cesse ou se poser en victime empêche toute remise en question. Le dialogue devient stérile. L’autre finit par douter de lui-même/d’elle-même, portant seul·e la charge émotionnelle de la relation.
3. Souffler le chaud et le froid
Passer de la tendresse à l’indifférence sans explication déstabilise profondément. Le partenaire se sent désiré·e un jour, ignoré·e le lendemain. Ce va-et-vient crée une dépendance émotionnelle, où l’on cherche sans cesse à regagner une stabilité que l’autre rend inaccessible.
4. Isoler l’autre ou cacher la relation : le “stashing”
Cacher l’existence de la relation à son entourage est une forme subtile mais puissante de contrôle. L’autre se sent effacé·e, nié·e, invisible. Ce silence alimente des doutes douloureux : « Est-ce que je ne compte pas ? Est-ce qu’il/elle a honte de moi ? »
5. Critiquer, rabaisser, sous couvert d’« humour »
Lorsque les critiques deviennent répétées — même déguisées en blagues ou en prétendus conseils — l’estime de soi s’effrite. Peu à peu, la personne s’adapte, se conforme, s’oublie pour être aimée.
6. Penser uniquement à soi
Une relation équilibrée repose sur la réciprocité. Si l’un·e monopolise l’attention, ignore les besoins de l’autre ou les balaie d’un revers de main, un vide s’installe. Un sentiment d’inutilité, de rejet, de ne pas être « assez » peut alors émerger.
Peut-on retrouver l’équilibre ?
Oui, à condition que la personne à l’origine de ces comportements les reconnaisse, accepte de se remettre en question et s’engage réellement dans le changement. Cela demande du courage, de l’humilité… et souvent un accompagnement thérapeutique.
Mais lorsque les mêmes schémas se répètent, malgré les discussions et les alertes, il devient vital de se protéger.
"Je ne suis pas responsable de ce comportement. Je mérite d’être respecté·e et aimé·e pour qui je suis."
Partir, c’est se choisir
Lorsque la relation devient un terrain d’insécurité et de souffrance, partir peut être l’acte le plus sain — et le plus courageux. Ce n’est pas une fuite, c’est une déclaration d’amour envers soi.
N’oublions jamais :
"L’amour ne donne aucun droit sur l’autre, seulement le devoir de le respecter."— Jacques Salomé

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